Sécurité

Exercice maritime Gano 2024 : Coopération renforcée pour sécuriser le golfe de Guinée

Le golfe de Guinée, une région riche en ressources, est confronté à de nombreux défis sécuritaires maritimes. Pour y faire face, l’exercice multinational Grand African Nemo (GANO) 2024 a été lancé hier à Cotonou. Cet événement annuel, qui réunit des pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, vise à renforcer la coopération régionale en matière de sécurité maritime et à lutter contre les activités illicites telles que la piraterie, la pêche illégale et le trafic de drogue.

Dans son discours d’ouverture, le contre-amiral Fernand Maxime Ahoyo, préfet maritime du Bénin, a souligné l’importance du Gano 2024 pour répondre aux défis transnationaux posés par l’insécurité maritime. Il a rappelé les multiples menaces que subit le golfe de Guinée, une zone riche en ressources mais en proie à des activités maritimes illicites qui menacent la stabilité économique, la sécurité des populations et la durabilité de l’environnement régional.

« Cet exercice est le symbole de notre volonté d’assurer la sécurité maritime dans le golfe de Guinée. Gano 2024 est le symbole de notre coopération, de notre détermination et de notre espoir en un avenir maritime sécurisé pour tous… Au cours de cet exercice, nos marins vont renforcer leurs compétences et forgeront des liens qui transcendent les frontières nationales », a déclaré le chef d’état-major des Forces armées béninoises, Fructueux Gbaguidi. Il a salué l’initiative, qui permettra aux marins des pays participants de renforcer leurs compétences et de bâtir des relations au-delà des frontières nationales. Le patron de l’armée béninoise a rendu hommage au soutien de l’Union européenne, du Commandement en chef pour l’Atlantique, et de la Marine nationale française, initiatrice de l’exercice, pour leur engagement constant dans la lutte contre les activités maritimes illicites.

Sécurité maritime, un pilier pour le développement

Le lieutenant-colonel Arnaud Ardillier, attaché de défense à l’ambassade de France au Bénin, a souligné que la sécurité maritime constitue un préalable indispensable pour le développement économique des pays du golfe de Guinée. Rappelant que cette coopération internationale a débuté il y a plus de dix ans lors de la signature du Code de conduite de Yaoundé, Ardillier a déclaré : « il est important de montrer à nos adversaires que nous connaissons et surveillons les eaux maritimes d’intérêt et que nous nous préparons à intervenir sur toutes formes de menaces. »

Le Bénin, pays côtier du golfe de Guinée, a activement participé aux formations proposées lors de Gano 2024, contribuant avec plus de 50 stagiaires, soit environ 15 % des effectifs présents aux webinaires de formation. Le chef d’état-major des Forces armées béninoises a rappelé les menaces récurrentes de piraterie et de vol à main armée contre les navires, notamment sur les côtes béninoises, mettant en péril la sécurité et la prospérité de la région. Il a insisté sur l’importance de la coopération régionale pour répondre efficacement à ces défis.

Gano 2024 inclut des manœuvres diversifiées telles que la lutte contre la piraterie, la répression du trafic illicite, des exercices de sauvetage en mer, et la lutte contre l’immigration clandestine. Au total, près de 70 scénarios maritimes seront exécutés, allant du Cap-Vert à l’Angola. Pour le lieutenant-colonel Ardillier, c’est une initiative qui permet aux forces maritimes de simuler des interventions sur l’ensemble des menaces rencontrées en mer.

Ambroise AMETOWONA

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