Etats-Unis/Présidentielle de 2020 : Michael Bloomberg, ex-maire de New York, probable candidat
L’ancien maire de New York, Michael Bloomberg, pourrait se présenter à l’élection présidentielle de 2020 aux Etats-Unis. A quelques trois mois des premières primaires, le milliardaire n’exclut pas briguer l’investiture démocrate.
Après avoir officiellement annoncé qu’il ne se présenterait pas à cause de la vingtaine de candidats déjà en lice, et surtout pour ne pas saper les chances de l’ancien vice-président Joe Biden, un candidat centriste comme lui, l’ancien édile de New York pourrait finalement être de la course.
Mais au regard du dégringolade de Joe Biden dans les sondages en faveur de Elizabeth Warren et Bernie Sanders, Michael Bloomberg se dit inquiet et envisage de plus en plus de rejoindre la course.
Selon des sources proches de l’homme d’affaires, citées notamment par le New York Times et CNN, il rassemble désormais les signatures nécessaires au dépôt de sa candidature dans l’État de l’Alabama (sud), qui requiert des candidats qu’ils s’enregistrent au plus tard ce vendredi.
« Il faut achever le travail et nous assurer que Trump sera battu, mais Mike craint de plus en plus que le groupe actuel de candidats ne soit pas en bonne position pour y arriver », a simplement indiqué Howard Wolfson, conseiller de Michael Bloomberg, dans un communiqué. « Étant donné ses réussites, son leadership et sa capacité à rassembler en faveur du changement, Mike pourrait engager le combat face à Trump et gagner », a-t-il ajouté.
Contre les idées de Sanders et Warren
« Il pense que Biden est faible et que Sanders et Warren ne peuvent pas gagner », a indiqué une source proche de Michael Bloomberg, citée par le New York Post.
L’ancien maire de New York, 77 ans, qui s’est revendiqué indépendant et républicain par le passé, a fait fortune à Wall Street et n’a jamais caché son opposition aux mesures prônées par Elizabeth Warren et Bernie Sanders.
Les deux sénateurs font, en effet, campagne très à gauche, dénonçant notamment un système « corrompu » par Wall Street, les milliardaires et les grandes entreprises.
« Bienvenue dans la course, Michael Bloomberg », a réagi jeudi soir Elizabeth Warren sur Twitter. « Si vous cherchez des idées politiques qui pourraient grandement changer les choses pour les gens qui travaillent, et qui sont très populaires, commencez par ça », a-t-elle lancé en boutade, renvoyant vers ses projets de taxation des riches censés financer ses projets d’éducation gratuite ou d’assurance santé pour tous.
Quant à lui, Bernie Sanders n’a pas évoqué directement le nouveau candidat, mais il a semblé y faire allusion dans un tweet jeudi soir: “la classe des milliardaires a peur, et elle a raison d’avoir peur”.
Se lancera-t-il ?
Ira ou ira pas ? Cette question n’est pas banale. Michael Bloomberg, classé 9e homme le plus riche du monde par le magazine Forbes avec une fortune évaluée à 55,5 milliards de dollars, a souvent fait preuve d’hésitation quand il s’agit de prendre des décisions sur ce genre de question. Il avait déjà envisagé de se présenter comme indépendant lors de la présidentielle 2016, avant d’abandonner de peur de diviser les démocrates face à Donald Trump
Les informations concernant son enregistrement dans l’Alabama n’ont d’ailleurs pas été officiellement confirmées. Selon plusieurs sources citées par les médias américains, il n’a pas encore pris sa décision.
Très actif dans la lutte contre le changement climatique ou pour la santé, Michael Bloomberg, qui a fait fortune grâce à l’agence d’informations financières qui porte son nom, dépense déjà des millions pour soutenir des candidats démocrates à des élections locales. Comme il l’a fait lors des élections de mi-mandat en novembre 2018, ou lors des élections locales en Virginie ce mardi.
Plusieurs de ses proches avaient indiqué en début d’année que cet homme deux fois grand-père serait prêt à mettre 500 millions de dollars sur la table pour la présidentielle 2020.
Jules Adolphe
