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END POVERTY DAY 2024 : La Banque mondiale redonne espoir aux populations de Grand-Popo

Une délégation conjointe de la Banque mondiale et du Projet d’Investissement de la Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-ResIP) s’est rendue le 22 octobre 2024, à Grand-Popo, une localité béninoise située à proximité de la frontière avec le Togo. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la célébration annuelle du « End Poverty Day », qui a lieu chaque 17 octobre. Elle a été marquée par la participation de jeunes bloggeurs et activistes spécialisés dans les domaines du développement et de l’environnement.

Des roches par endroit, des hommes et des femmes qui pratiquent sereinement la pêche artisanale, une plaque interdisant la baignade, des plants de cocotiers qui s’étendent sur plusieurs hectares, une piste cyclable d’environ 3km de long. Ces faits et infrastructures notés à Hilacondji, LouiCondji et Agoué dans la Commune de Grand-Popo seraient encore inimaginables à ce jour, n’eût été la mise en œuvre du Projet d’Investissement de la Résilience des Zones côtières en Afrique de l’Ouest (Waca-ResIP), entrepris grâce au financement de la Banque Mondiale, pour mettre un terme aux phénomènes de submersion marine et d’érosion côtière régulièrement notés depuis plusieurs années, dans la zone transfrontalière Bénin-Togo.

Démarré en mai 2022, le réaménagement de la côte s’est fait sur 17 mois, au lieu des 19 initialement prévus par le Projet. « Pour le cas des travaux que nous avons réalisés, nous avons réalisé 8 épis », indique fièrement le Dr Moussa BIO DJARA, spécialiste technique Littoral du Projet WACA ResIP Bénin. Les enrochements de type Épi sont selon lui, des ouvrages qui permettent de freiner les courants d’eau et de limiter les mouvements de sédiments devant provoquer l’érosion. « Pour le cas des travaux qui ont été réalisés à l’intérieur des casiers, nous avons fait un transfert de sédiments de 35.000m3 pour pouvoir atténuer la vitesse de l’érosion conceptuelle qu’on devrait observer à l’intérieur du casier », ajoute-t-il.
Outre les épis qui sécurisent et protègent cette côte des risques liés aux changements climatiques pour les cinquante prochaines années, d’autres outils ont aussi été employés pour pérenniser les infrastructures. Il s’agit entre autres des brise-lames, des digues et du Zandmotor. Grâce à ce dernier dispositif, les ouvriers employés sur le chantier ont pu repousser la mer et gagner 5,3km de long et 200m de large de terre ferme. Une approche devant favoriser le bien-être socio-économique de la population à la base. « A la fin du système de moteur de sable, nous avons connu un gain, une reconstitution de sédiments, une reconstitution de plage jusqu’à la zone de Ayiguinnou », soutient le principal interlocuteur de la trentaine de jeunes blogueurs et journalistes invités à la mission par la Banque. Cette initiative a pour objectif de permettre à l’Etat de gagner en terre afin de rétablir le droit fondamental à un environnement sain pour la génération présente et celle à venir.

Waca-ResIP main dans la main avec la Communauté…

Le projet Waca-ResIP qui a réussi à protéger 21.000 ménages des inondations, via les travaux de protection d’urgence pour stabiliser les berges du Mono à Grand-Popo, a connu la participation massive des riverains dans sa mise en œuvre, selon les explications reçues sur place. Cette synergie d’action résulte d’une large communication sur les changements climatiques et les méfaits de l’avancée de la mer, mise en place par les initiateurs du projet. Pour réaliser ce genre de travaux de génie civil avec les communautés, il faut négocier, parce qu’on a utilisé des machines telles que les bateaux, on fait du pompage de sédiment, on a utilisé un dompeur(…) », informe le spécialiste du Waca. « Nous avons donc pu bénéficier de l’accompagnement et de la facilitation de la communauté, que ça soit depuis la mairie, où le maire était considéré comme chef chantier et venait au moins une fois par semaine, madame le Chef d’Arrondissement, le chef du village, tous se sentaient responsables du chantier. Et quand un chantier évolue comme ça, on ne peut que réussir », affirme le Dr BIO DJARA. Cette union est d’ailleurs matérialisée par l’érection d’un module de trois latrines observé sur le site Louicondji. Cette infrastructure aurait été demandée par la population elle-même au terme de la mise en œuvre du Projet, selon le Dr Moussa BIO DJARA. Don du Projet, relativement au choix des riverains, à en croire le cadre du Projet Waca-ResIP.

END POVERTY DAY 2024 : La Banque mondiale redonne espoir aux populations de Grand-Popo

Les jeunes blogueurs et activistes présents ont eu l’occasion d’observer directement les impacts du projet sur la côte. « J’ai vu une opération réussie de lutte contre l’érosion côtière. Les épis, en combinaison avec le mouvement naturel de la mer, permettent à la plage de se reconstituer », a commenté Olivier ASSINOU, spécialiste du développement. Pour lui, cette initiative est un modèle à suivre et illustre les efforts du gouvernement et de la Banque mondiale pour répondre aux défis environnementaux actuels. D’autres participants, comme Stéphania ADJA, ont exprimé leur enthousiasme face aux résultats visibles, notant l’importance de préserver l’environnement en évitant de construire près des côtes. « Ce que je pourrais préconiser, c’est dire aux populations qui vivent à proximité de l’océan de ne poser des actes qui favorisent l’avancée de la mer, » a-t-elle insisté. Fed KOMEDJA, un blogueur engagé, a également souligné la nécessité de sensibiliser les communautés sur les dangers de l’érosion côtière et l’importance de maintenir les plages propres.

La visite de terrain s’est soldée par un tour à Comè où les jeunes ont visité la coopérative Djidoudou de Gadomè, spécialisée dans la production et la commercialisation de poissons marchands en cages flottantes. C’est une coopérative qui a vu le jour grâce au financement accordé par le projet Waca-ResIP à 3590 personnes pour créer une activité génératrice de revenus. Comme quoi, Waca ResIP-Bénin ne se limite pas à la protection de la côte, mais incarne une réponse intégrée aux défis de développement et de durabilité.

Darie da SILVA

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