Décidément les vieilles habitudes ont la peau dure. A preuve, malgré l’implication personnelle du Président de la République, et la promptitude des ministres de la Santé et des Finances pour une bonne prise en charge des hémodialysés, il se trouve des cadres de l’administration, notamment de la Direction nationale de la santé publique (Dnsp), qui continuent de jouer avec la vie de leurs semblables.
Les hémodialysés sont à nouveau inquiets. Mais cette fois-ci, ils n’entendent plus se taire devant une lourdeur administrative préjudiciable à leur survie. Face à l’imminence d’une nouvelle menace de rupture de stocks de consommables médicaux dans les centres de dialyse, les responsables des structures associatives des hémodialysés tirent la sonnette d’alarme. A les en croire, tandis que les services compétents du Ministère de l’Economie et des Finances sont fin prêts à payer les factures des séances de dialyse, la Direction nationale de la santé publique (Dnsp) traîne les pas. Du coup, ils craignent de revivre les affres d’un passé récent.
Déjà en août dernier, à la recherche de solutions idoines aux ruptures récurrentes des stocks de consommables, les responsables des structures associatives, après avoir rappelé que tous les citoyens béninois ont droit à la vie et à la santé, avaient exhorté les autorités gouvernementales à tout mettre en œuvre pour éviter à l’avenir d’éventuelles perturbations liées au manque de ressources financières des centres de dialyse. Car de cela dépend la vie de centaines de patients.
Seulement les mêmes causes produisant les mêmes effets, le piétement observé actuellement dans le traitement et la vérification des factures au niveau de la Dnsp n’augure rien de bon.
Et la vie étant sacrée, selon l’un des responsables, elle ne devrait s’accommoder avec une quelconque lourdeur administrative. Bien au contraire, la Dnsp devrait au plus vite s’approprier de la célérité dont font montre les services compétents du Ministère de l’Economie et des Finances.
De source généralement bien informée, il est à noter qu’en plus des reliquats des années antérieures, aucune des factures de prise en charge des hémodialysés de l’année en cours n’est encore traitée. Cependant la Dnsp aurait dépêché, courant octobre dernier, une mission de vérification dans les différents centres de dialyse. Mais depuis lors, c’est le silence radio alors que le budget 2019 tire vers sa fin avec tous les risques de blocage de paiement. Pendant ce temps, le chrono tourne.
Il importe de rappeler qu’il y a de cela quelques mois, la promptitude du ministre de l’Economie et des Finances et de son homologue de la Santé avait redonné espoir et sourire aux hémodialysés. Mais aujourd’hui, est-on tenté de dire, la Dnsp brandit à nouveau le spectre d’une rupture des stocks des consommables médicaux.
Ambroise AMETOWONA
